L’Office National de Sécurité Alimentaire (ONASA) a lancé la vente des céréales subventionnées par l’Etat tchadien pour faire face à la cherté de vie et à l’insécurité alimentaire qui secoue le Tchad. Au Lycée de Habbena dans le 7ème arrondissement de la ville de N’Djaména le processus de vente est décrié. Cette vente se fait de façon inéquitable.
Modorom Célestine, venue pour s’en procurer, nous a confié que cette distribution n’est pas juste. « Je suis là depuis 5 heures avec certains de mes voisins handicapés. On n’arrive pas à trouver un sac de maïs alors que certaines personnes dès leur arrivée s’introduisent directement dans le magasin et les dockers leurs apportent des sacs. C’est vraiment regrettable », se lamente-t-elle. Ces céréales sont composées du maïs et du riz. C’est un monde fou qui a pris d’assaut le lycée de Habbena malgré que la cour de celui-ci soit inondée. L’on voit des femmes, hommes assis à même le sol, d’autres se disputent le rang et les personnes en situation de handicap cloués dans leurs tricycles sous un soleil ardent.
Pour Baba Djido, chef d’unité de distribution tout se passe bien. « Toutes les personnes bénéficiaires sont pré-enregistrées sur une liste et elles doivent se mettre en rang. Mais les personnes en situation de handicap et les femmes enceintes n’ont pas besoin de se mettre en rang. Lorsqu’elles se présentent, automatiquement elles sont servies». Baba Djido est de poursuivre : « chaque bénéficiaire a droit à deux sacs de mil, pas plus. Un sac de maïs de 100kg coûte 10.000F CFA et celui du riz de 50kg est pris à 12500F CFA.»
Toutefois, les bénéficiaires saluent cet acte louable mais disent être déçus par le système de distribution. « Le gouvernement a pensé à nous mais la manière avec laquelle cette distribution se fait, est injuste. Si l’Etat veut vraiment nous aider, il faut que la distribution passe dans nos carrés », se plaint une femme.
Signalons que cela constitue une aubaine pour les jeunes qui ont fait de cette opération leur business avec certains commerçants. Aussi, quelques personnes profitables revendent leurs produits aux commerçants de 15.000 à 25.000F CFA à l’esplanade du lycée.
Kary Amadou